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Through the Looking-Glass
7 octobre 2007

"Bourrée de complexes / Elle a bien changé / Faut la faire psychanalyser" (Boris Vian)

GiacomettiAisling, 1m65, imc=21,3, beaucoup de musculation et de cardio-training, encore plus de complexes.

Tel a été le contenu du dernier entretien avec le Che. Le pauvre, je crains parfois de l'ennuyer autant que je m'ennuie avec cette histoire. Je me trouve si pitoyable de ne pas parvenir à me défaire de ce complexe.
Toujours est-il que j'ai reconnu avoir fait de moi-même écran lors de la séance précédente, et avoir parlé de faits peu importants alors que parler de mon corps me tenait bien plus à coeur. Et je suis partie à évoquer mon rejet. Bien sûr je me demande ce que je rejette, depuis si longtemps. Depuis la fin de l'enfance, depuis seize ou dix-sept ans, je "sais" que je suis trop grosse. Du moins, fut une époque, j'étais trop enveloppée. Mais l'adolescence est passée par là, j'ai grandi, minci, changé. Mais les complexes et les certitudes, eux, sont restés. J'évoque mon adolescence, qui cristallise bien des dégoûts et des peurs, j'évoque ma vie de jeune adulte, puis d'adulte, ma vie de femme enfin. Je sais que j'entre dans une norme de minceur. Et pourtant, je me vois grosse et grasse. Plus je pratique la musculation, plus j'ai besoin de m'exercer. Toujours plus d'exercices, de séries, de répétitions, de poids. Toujours plus de protéines, toujours moins de graisses. Cependant, entre mon corps et moi, ça ne va toujours pas. L'entretien aborde la question du plaisir : on ne peut se plaire qu'à condition de se faire plaisir, et non en se privant.
Silence dans le cabinet. Pour la cinquième fois en quarante-cinq minutes, j'entends :
"A quoi pensez-vous ?
- J'ai le mot de mérite en tête. C'est comme si je ne méritais pas d'aimer mon corps, comme si j'avais besoin de me faire payer quelque chose que je répercuterais sur le physique. Quant à savoir quoi, je n'en ai pas la moindre idée."
Comme à chaque fin de séance, il pose doucement sa main droite sur la tête du divan et termine par ces mots, presque chuchotés : "On va s'arrêter là."

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Commentaires
P
Arf...<br /> <br /> Tu en avais trouvé pourtant des pistes ?!
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