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Through the Looking-Glass
11 décembre 2006

J'ai rencontré Mireille Dumas

Depuis quelques semaines, une certaine détresse personnelle et mon généraliste (oui, c'est un zeugme) m'ont poussée à rechercher une oreille attentive en la personne d'un spécialiste ès gens-déprimés-au-secours-docteur-ça-va-pas-du-tout.
Quand je dis "un"... c'est un eupéhmisme. Je dois avouer qu'en la matière, je suis contrainte de pratiquer un "nomadisme psychiatrique" qui me conduit d'une oreille à l'autre. A ce jour, j'ai fait trois fois le récit synthétique de ma vie (famille ; études ; projets... ou pas). Hélas pour moi, la seule praticienne avec laquelle le dialogue fut véritablement efficace et, dans une certaine mesure bénéfique, ne peut pas assurer mon suivi. Il m'a donc fallu consulter une autre personne.
J'ai commencé par une psychologue, qui s'est avérée être également psychanalyste. Au bout de la première séance, force a été de constater que son inconscient psychanalytique avait furieusement tendance à dominer son moi-psychologue. Ce qui tendit à donner ce type de séance (NB: là où le psychologue privilégie le dialogue comme mode de thérapie, l'analyste attend que vous parliez de vous-même et que vous fassiez seul les associations) :
"Moi - et bla bla (parle depuis une minutre trente environ)... voilà. (regarde obstinément les motifs du tapis)
Elle - .........
Moi - ..................... (dieu, qu'il est laid ce tapis)
Elle - ................ (se rassoit dans son fauteuil)
Moi - ..................(je vais peut-être dire quelque chose ? mais quoi ?pourquoi elle me regarde comme ça ? elle peut pas me poser une question ?)
Elle - ............... et quels rapports entretenez-vous avec vos parents ?......
Moi- bla bla bla.....blabla..... (gros silence)
Elle-........... (gros silence)"

Au terme de la seconde et dernière séance, son tact tout psychanalytique l'amena à me dire, après un long silence : "Vous entrez dans un processus d'analyse qui est long, mais je pense que vous n'avez pas encore choisi votre interlocuteur." J'ai feint de ne pas avoir compris et demandé des précisions. La même sentence combla le silence de la pièce. Il fallait comprendre que nous ne nous convenions pas l'une à l'autre.

Le désarroi passé, je repris mon téléphone et obtenai un rendez-vous avec une psychiatre de la même ville. C'est là que la rencontre intervint.
L'accueil, d'emblée, est surprenant : je sonne, pile à l'heure. Elle ouvre :
Moi : "Bonjour.
Elle (désignant la salle d'attente au bout du couloir) - Installez-vous là."
.... L'ambiance paraît posée et, déjà, je me demande si j'ai bien "choisi mon interlocuteur".... Environ 5 minutes plus tard, elle termine sa séance précédente. La porte du cabinet se clôt. Du bout du couloir, j'entends "Vous pouvez venir." Bien bien bien...
Enfin, elle me salue d'un bonjour. Je m'installe face à son bureau, comme elle m'y invite. La séance se déroule sous forme d'un dialogue (entrecoupé de silences). Jusque là, tout semble aller pour le mieux.
Mais un petit quelque chose me dérange cependant. Une furieuse impression de "déjà-vu", ou plutôt de "déjà-entendu".En effet, la plupart des paroles que je prononce sont ponctuées par un mouvement de tête de la psychiatre, mouvement souvent accompagné par "mmm... oui... mmm.... continuez... mmm... oui." Je ne mets pas longtemps à retrouver le souvenir auditif en question (il faut dire que la séance ne dure que 25 minutes...) : j'ai en face de moi un avatar du guignol de Mireille Dumas ! De ce fait, j'ai éprouvé les plus grandes difficultés à me concentrer sur le problème qui m'a amenée chez elle, d'autant que le dit problème ne me semble pas très clair.

Morale de l'histoire :
vous saurez qu'il ne faut pas
regarder souvent la télévision
Ou vous risquez d'avoir l'impression
D'être écouté par Mireille Dumas

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Commentaires
P
qu'il vaudrait mieux que tu vois un monsieur psy et pas une madame...<br /> Je pensais à ça cette nuit en essayant de dormir...<br /> <br /> Bisouxxx
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