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Through the Looking-Glass
17 avril 2007

Rapide réponse à Alucard

Tu me laisses un long commentaire là. Virulent le qualifierait également. Que veux-tu que je te réponde ? "Youpi, je vais retourner dans l'enseignement ! " Non, je ne vais y retourner que résignée, pour un an j'espère, le temps de trouver autre chose. "Youpi, le ciel est bleu, les oiseaux chantent!" C'est bien. Mais ça ne change rien à la pluie qui tombe en moi : "Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville". "Youpi, je vais faire ce que je veux, sans me soucier de mes parents !" Soit. Mais qu'est ce que je veux ? Rien. Je ne veux rien. Enfin, si, je veux quelque chose, qui varie selon les moments : je veux aimer, ou je veux guérir, ou je veux l'oubli. Disparaître, pour ne plus déranger, pour ne plus usurper, ne plus être de trop.
Il y a des gens bien plus malheureux que moi : oui, je le sais pour avoir soigné certains d'entre eux. Des gens qui avaient la sclérose en plaques, par exemple. Et quand je pense à eux, ou aux enfants qui meurent de faim, sont exploités, mutilés, je m'en veux d'être si bas, si mal, si nulle, si incapable de changer mon état mental par ma simple volonté. Pourquoi ne suis-je pas heureuse ? Je n'ai pas le doit de me plaindre... et pourtant, que fais-je ? Il ne me reste que cette infâme culpabilité, omniprésente. Je ne cesse de comprendre que je m'en veux d'être ainsi, mais je ne trouve pas de sortie. La seule qui s'offre à moi est celle que je me refuse encore à prendre parce que des gens tiennent à moi malgré tout. Si je n'étais pas entourée, il y a longtemps que j'aurais choisi cette voie. "Bouge toi, secoue toi" : la pire chose à me dire. Si je ne m'étais pas secouée, je n'aurais pas de psy, je ne serais pas partie à New Orleans, je n'aurais pas pris la décision de rencontrer le Chevalier, je ne viendrais pas à Paris et je ne voudrais pas vous voir, je ne m'astreindrais pas à faire le ménage chez moi, je ne regarderais pas sur internet quelles formations me sont accessibles, je ne me demanderais pas ce que je vais faire de ma vie. C'est difficile de bouger quand on a l'impression que l'on ne correspond à rien, que l'on n'est pas capable de se faire une place dans le monde. Le monde n'attend pas ma révélation, mais je ne sais pas ou me faire une place. Honte d'être chez moi, honte d'être sans projet, honte d'être malade si jeune.

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Commentaires
C
Juste un petit coucou à ma Tatie pour lui dire merci pour ce week-end idyllique et de son hospitalité beinveillante à plus bisoux
J
Hé oui, pour une fois je vais passer par ici où je ne suis pas assez. Ton blog, la vapeur de tes tripes en feu ou en cendres selon les heures, les minutes et la couleur des arbres. Je crois comprendre ce que Bertrand essaie de faire. Te donner la solution d'un roman dont il a déja lu la fin. C'est comme ça que ça se finit. On ramasse les morceaux éparts et on se remet en route. Eventually. Oui mais il y a trois mille pages à lire avant. Des pages de toi à interpréter et des chapitre entiers à regarder en face. Et c'est long. un paragraphe à la fois. Tu vois je parle par métaphore. Trop littéraire. C'est notre maladie commune ma très forte. On se cache derrière nos mots. Mais c'est important de nommer les choses qui nous font peur. Tout nos petits Voldemorts qui s'accumulent jusqu'à ce qu'ont ne puisse même plus gouter au parfum d'un magnolia ou d'un beignet. Je me souviens de ton tour rageur et désespéré de Jackson Square. Mais je me souviens aussi que tu es venue te rassoir après et que tu as finis la soirée. Tout doucement. Minute par minute. Et chaque demi-sourire est une victoire. Je sais ce que ça coute. Ou du moins je crois savoir. Et si le prix à payer c'est de passer de Ste Paulette à une Pauline qui pense un peu plus souvent à elle. Damn. je suis prête à payer dix fois. cela ne couvre pas nos dettes à tous. Dettes d'inattention à ta douleur. It's a long way to Tipperary he? Désolée je ne parle pas dans l'ordre. Parce que rien n'est dans l'ordre ma grande. La douleur c'est toujours en bordel, ça inonde et ça ronge comme l'eau ici. On a tous nos grandes souffrances et celles du monde qui se mentionnent mais ne s'imaginent pas. Et on se débat. Contre les crises d'angoisses. Contre le vent qui me terrorise encore quand il souffle un peu fort la nuit. Contre les maisons des mes amis, pourries, effondrée et ma Pauline en larmes ou assoupie sur un lit. Mon dieu, je donnerais n'importe quoi pour que cela cesse. Prenez-moi, faites-moi souffrir. Moi c'est Ok. Mais pas ceux que j'aime. Evidemment en faisant ça on est un peu égocentrique. Oh être un peu la victime aussi. Avoir droit au regard compatissant des autres. Mais surtout on t'aime ma grande. Bertrand comme Marion comme moi comme nous tous. On ne peut que faire de notre mieux. Je crois que c'est ce qu'il essaie de faire. La pire rage et la pire douleur du monde réside dans notre propre impuissance. La notre rejoint la tienne par ce drôle de chemin.<br /> Courage ma très forte. Je sais que ton quotidien est fait de petites victoires et de grandes luttes. Que tu réagisses au mail du Ber est pour moi un bon signe, tu réagis au monde même s'il prend la forme de notre misfit préféré. Et tu écoutes toutes les voix qui te parlent, pas seulement celles que tu veux entendre. That's more brownie points for you! Tu vois je ne sais pas être sérieuse trop longtemps. La politesse du désespoir disait celui que le cancer faisait rire justement... Sa patience aussi peut-être... Trois ans Ber. Je parie qu'elle courra après des moutons à tête noir avant ça! Et d'ici là, tu connais ma citation préférée mais elle prend un sens spécial ce soir,<br /> "Je ne puis que formuler une nouvelle fois le voeu que vous trouviez en vous-même assez de patience pour supporter et assez de simplicité pour croire..."<br /> T'aime ma belle, et je t'embrasse fort avant de revenir très bientôt faire blinguer tes bouclettes.<br /> Take very good care of yourself,<br /> Frenchy
A
Dedalia, ton commentaire est très joli. Je trouve aussi que ce blog commence à s'éclaircir.<br /> A quand les petites abeilles et les tites fleurs ?<br /> Aisling, arrête de censurer stp ! Enfin, tu fais comme tu veux. ^^
D
Merci Aisling héhé! Mes yeux se reposent avec ta neige, ils angoissaient avec ton puits. Ici, c'est l'espoir, cette lumière qui nous appelle. Les pas s'enfoncent quelques dernières fois avec délectation dans la neige, avec quelques petits craquements avant de retrouver l'enrobement de la chaleur. Ne sens-tu pas déjà la bonne odeur du thé earl grey que l'on a servi pour toi et n'entends-tu pas le crépitement du bois?
P
Un blog nest pas létat arrêté dune personne. Cest juste le moyen de venir sexprimer quand ça va mal ou bien. Et aussi reprendre le goût de l'écriture. Reprendre le goût à quelque chose. <br /> <br /> Je ne connais pas tes rapports avec Aisling. Et je ne suis pas bien placée de tte façon pour les connaître... Donc je ne la (ni te) jugerais pas là-dessus.<br /> En revanche, ce nest pas la durée de connaissance dune personne ki fait kon peut dire bien la connaître...<br /> <br /> Je vois Aisling une fois par semaine et parfois le WE quand je bouge mes fesses à Chevreuse. Et je peux te dire que ce WE jai vu une belle femme, épanouie, radieuse, rieuse, spontanée...<br /> Elle va bien souvent, elle va mal parfois. Et oui, quand elle va mal elle ne veut pas déranger et se renferme. Et dans ce cas, elle vient quelque fois écrire sur son blog. <br /> <br /> Quand je ne suis pas d'accord avec elle je lui dis en face, si je veux la secouer, je l'appelle. Je n'ai pas besoin de commentaires sur ce blog. Mes commentaires ici sont là pour lui dire et lui rappeler: "oui ma belle, tu écris merveilleusement bien et j'ai encore pris plaisir à te lire. Je ne tai pas oublié, j'ai lu ce que tu avais dans la tête aujourd'hui".<br /> <br /> Pour ce qui est de ne pas parler d'elle ou de ses problèmes en public...peut etre ka ce moment là elle nen éprouvait pas le besoin. Ce WE on na pas du tt parler de ça parce quon était bien! Voir des amis cest pour se changer les idées, reprendre goût à la vie, pas pour parler de dépression, sauf si on en ressent le besoin.<br /> <br /> Alucard, ej trouve ça triste que tu compares les problèmes des uns et des autres. Les souffrances sont toutes égalitaires tant quelles nous font mal. Que ce soit des problèmes matériels, psycho, spirituels ou autres...<br /> Je suis désolée si ta copine souffre de sa situation actuelle, mais ce nest pas la peine de ten prendre à Aisling pour ça, ce nest pas de sa faute. <br /> Si tu as la haine contre quelque chose, sors, bouge toi, va crier, mais dehors, pas sur ce blog s'il te plait.<br /> <br /> A bon entendeur.
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