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Through the Looking-Glass
15 février 2007

F.

sink23h30. Un message sur mon téléphone. Toi qui m'as souhaité une douce nuit il y plus d'une heure, tu es encore éveillé. Et tu traverses un moment de crise.

Tu décroches, immédiatement, tu te prends à culpabiliser de m'avoir contactée. "Je n'aurais pas dû t'envoyer ce message", dis-tu. Tu es en crise ; un vieux démon t'as submergé ce soir. Associé à la maladie, il t'a pris en traître au moment où tu essayais d'être encore un peu plus fort contre lui. Tu as voulu le dominer, toi qui le réduis si courageusement depuis longtemps ; il t'a fait sombrer.
Tous deux t'anéantissent ce soir, et ne te laissent que la culpabilité et le mépris ce matin. Tu me parles de vide, d'incapacité à te contenir. Tu te reproches de me raconter tout cela : "un vieux croûton comme moi qui vient embêter une jeune femme avec ses problèmes". Mais l'âge m'est bien peu de choses. Je ne crois pas que le fait d'appartenir à des générations différentes implique que les plus âgés soutiennent et orientent les plus jeunes. Ton âge et le mien ne changent rien à nos relations : quand tu souffres, je te tends une main que je souhaite secourable ; lorsque la déprime est plus forte, tu m'offres ton temps, tes mots et une apparente bonne humeur pour m'aider à résister à cette lame de fond. Même si elle n'est que virtuelle, notre amitié, comme toute autre, se fonde sur un partage. Partage de nos passés, partage de nos quotidiens. Mon amitié avec toi ne diffère pas tant de celles que je connais avec Nola, Aventurine, ou Phoebs. Pour chacun d'entre vous, l'échange et les sentiments se déclinent.

Rappelle-toi, lorsque tu culpabilises de me demander de l'aide, que je ne suis pas ton enfant et que moi, tu n'as pas à me protéger de ce qui te ronge.
Rappelle-toi que j'ai choisi de parler avec toi et de ne pas te laisser filer.
Rappelle-toi que l'échange entre nous est tel que nous écrivons un récit à quatre mains.
Rappelle-toi que j'aime parler avec toi, que je t'apprécie avec tes états d'âme, ta dépression et ton histoire.

Rappelle-toi, lorsque tu t'en veux, que tu en fais autant pour moi.
Rappelle-toi que tu es un homme de valeur.

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Commentaires
J
Un petit commentaire, juste pour te faire un signe et te dire que j'ai lu ton texte ; je le trouve très beau.<br /> Bisou
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