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Through the Looking-Glass
11 janvier 2007

La dépression n'est pas un long fleuve tranquille

depression_picJeudi 11 janvier 2007.
Un début d'année pénible. Je suis malade depuis deux mois, et arrêtée depuis un mois et demi. Mon généraliste m'aurait bien remise au travail, jusqu'à ce que je lui oppose que le simple fait de voir des élèves, pas même les miens, provoquait chez moi des montées d'angoisse.
En public, mon isolement se maintient. Je ne parviens pas à prendre part aux conversations, je ne réussis pas toujours à avoir l'air présente. Bientôt deux mois que je résiste à ces inerties, tant bien que mal, mais qu'elles sont souvent plus fortes que moi, jusqu'à ne me laisser que les larmes. Je n'ai qu'un passé, je ne me trouve plus d'avenir, et le présent n'est guère réjouissant.
Il ne me reste qu'à exister, qu'à résister aux êtres et aux choses, à tout ce qui, d'une manière ou d'une autre, s'oppose à moi. Je me promène, coquille vide, la dépression dans la tête et l'humour en bandoulière. Je traîne ma fatigue et mon dégoût comme s'ils étaient devenus parties intégrantes de ma vie, portefeuille ou lunettes. Surtout lunettes. Ma dépression est ma nouvelle myopie : je ne peux voir que ce qui est proche de moi ; même cela demeure flou et manque de lumière. Je ne discerne pas les perspectives, je ne peux pas évaluer les distances. Je ne sais plus estimer la valeur de ce que je vis : ce "dé-" contient nombre de privations.
J'ai perdu le goût de tant de choses. Je recommence à lire, doucement, mais il n'y a guère que cette activité qui revient. Sortir est chaque fois une épreuve, une longue préparation psychologique qui m'épuise. Prendre des décisions exige un effort intellectuel et vital sans pareil : il si difficile de ne pas se laisser porter par les évènements. Le temps s'écoule, le monde n'a pas cessé de tourner, mais je garde cette sensation d'avoir progressivement ralenti, jusqu'à m'arrêter, incapable d'avancer encore... ou de reculer...
Je stagne. Entre soulagements passagers et rechutes. Le ciel n'est jamais dégagé bien longtemps. Il est rare que le répit dure plus de 24 heures. Il suffit d'un instant, d'un phénomène pas encore compris, pour que l'humeur bascule et que le monde retrouve sa teinte sombre. Il n'émerge alors que la lassitude, l'ennui, et l'attente infinie d'un mieux.

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Commentaires
P
:)
A
ne t'inquiète pas : même si sortir est chaque fois une épreuve et exige une longue préparation intérieure, je me pousse à voir des amis et à me promener. Je ne suis pas complètement isolée, tout simplement parce que je refuse de m'enfoncer dans la maladie. <br /> je t'embrasse.
P
Je t'en prie, ne reste pas seule chez toi. C'est encore pire après. Même si les gens qui tentourent ne sont que présence en ce moment, même si on ne sen rend pas compte sur le coup, je sais que ces présences sont importantes.<br /> Et si tu veux rester seule chez toi, je viencrai habiter avec toi. Et ce ne sont pas des paroles en l'air. Je ne veux pas te savoir seule.<br /> <br /> Très bien écrit...Avec tes mots tu arrives à expliquer mes maux...<br /> Je suis épuisée...je fais trop de choses en ce moment (meme si cest pas grand chose), je sens que je force et cest suremt pour ça que je fais des siestes ds laprem depuis qq jours...<br /> <br /> Je pense a toi tres fort!
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