"j'ai encore rêvé d'elle"

juste avant 7h, j'ai rêvé. rêvé de ma prof de philo de prépa. je l'aide à trier des photocopies et ranger ses livres. significativement, je me coupe avec l'un d'eux, au moment où je lui dis que je vais lire ce livre pour le prochain concours blanc.
nous commençons à discuter, sur le chemin de la salle de cours. elle m'accuse de m'être plainte d'un exercice fait lors du concours blanc de lettres, et me dit que, par ma faute, il y a eu 7 "visites" (en gros des inspections par des formateurs d'iufm) de plus dans l'établissement. pourtant, je me rappelle clairement ne m'être plainte que d'avoir été malade pendant le concours blanc, et donc de n'avoir pas pu travailler convenablement (ce qui m'est effectivement arrivé quand je passais l'agreg).
nous arrivons à la salle de cours. son discours de dénigrement continue (mais je ne m'en souviens plus). Mais je crois que la teneur globale de ses propos consiste à me dire que je suis nulle, que tout est de ma faute, que je ne sais rien faire d'autre que me plaindre, que je ne vaux rien.
je pars en courant. peu à peu, je laisse tomber toutes mes affaires. je gravis les étages de l'établissement : je sais bien où je vais. devant une salle, je retrouve ma mère et mon psy (ce qui parait tt à fait logique puisqu'ils se connaissent). je m'effondre, en larmes. tous deux me relèvent et m'emmènent dans un bus qui me conduit loin de tout ça. je pleure sans discontinuer. j'ai envie de mourir. mon psy, faisant allusion à mon analyse, me dit "tant que ça ne vous prend pas des années".

je me suis réveillée. les yeux à peine ouverts, je me suis mise à pleurer. sans discontinuer, pendant un quart d'heure, ma peluche serrée contre moi. j'ai les yeux gonflés et rouges : je sais pas si je pourrai mettre mes lentilles de contact. j'ai envie de dormir, mais je ne peux plus. trop enervée.
le lot de consolation : un rêve bien psychanalytique qui va faire plaisir à mon psy.

crevée....

Dr Freud m'a demandé d'interpréter mon rêve, de procéder moi-même aux associations. Si beaucoup de choses sont transparentes pour moi, il m'a fait remarquer que le livre connotait l'accès au savoir, à la connaissance (qui fait partie de ma problématique psychanalytique), accès qui blesse, qui ouvre, qui fait mal. Ce livre, c'est un peu moi, enfin, cette partie inconnue en moi qui me fait mal, me fait chuter aujourd'hui mais qui a besoin d'être reconnue.
puis nous nous sommes attardés sur l'importance démesurée que cette femme a prise dans ma vie réelle. de fil en aiguille, nous avons constaté que les propos qu'elle a pu me tenir ("vous êtes nulle", "vous ne faites rien, c'est pas étonnant que vous ne compreniez pas", et la pire de toute "vous n'avez pas de courage intellectuel") font écho à l'attitude de mes parents, qui ont tenu à me protéger. D'un côté, le déni de ce que je pouvais connaitre réellement, et de ce que je pouvais valoir en tant qu'intellectuelle ; de l'autre, le déni de ma maturité intellectuelle, une forme de refus de me laisser accéder à la connaissance de la mort et de la maladie (cancer generalisé de ma grand mère ; coma de mon grand-père ; mort de mon cousin ; soupçon de cancer du sein chez ma mère... qui ne m'a été annoncé que lorsque les résultats se sont avérés bons).
refus/déni de la connaissance dans le but de me blesser ou de me protéger, et qui ont contribué à me fragiliser, à saper les bases de ma construction émotionnelle et intellectuelle (même si intellectuellement, indépendamment de la philo, il y a de l'épaisseur).

Comments

[Jo]

Coucou ma loute, regarde, j'ai trouvé ceci, ça me rappelle quelque chose...
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2007/01/27/harcelement.html
Bisous

[Phoebs]

C'était pour te protéger s'ils t'ont cachée toutes ces choses, ton intelligence n'a rien à voir l'a dedans.

Comment une fille aussi intelligente et cultivée que toi peut douter de ses capacités intellectuelles?!!!

J'espère que tu reverras d'autre chose cette nuit!

Bisouxxx