Les Falaises du Moher

Les vacances. Mais aussi The Unicorn, d'Iris Murdoch. Roman qui se déroule auprès de ces falaises, dont les escarpements vertigineux sont fatals à plusieurs personnages.  Dans le récit comme dans la réalité,  le vent furieux vous pousse, les vagues viennent se casser contre les rochers dans un grondement, les mouettes poussent des cris stridents alors qu'elles sont contraintes de suivre ce souffle qui s'engouffre violemment dans les moindres espaces. Un mélange de sérénité et de violence qui adhère à cette histoire d'enfermement, de culpabilité et de rédemption. Une folie destructrice sous les apparences attrayantes et sereines. Une noirceur inavouée sous l'apparente pureté. L'être et le paraître, encore et toujours : nous ne sommes pas ce que nous semblons. Afficher la confiance, la maîtrise de notre petit monde, le sérieux ou la générosité sont parfois autant de moyen de nous cacher des autres, et de nous-même. Autant de signes de sérénité qui voilent le tourment intérieur. Une faille derrière un roc : l'érosion a fait son oeuvre et mis au jour un être méconnu, qui ne veut ni n'attend  rien.  Un être qui n'est plus qu'interrogations et qui, pour trouver du sens, voudrait toucher et être touché.